Notre séjour au Laos se termine sur l’île de Don Khone, dans la région des 4 000 îles. Don Khone est la plus au sud, séparée du Cambodge, à son extrême sud, par un bras du Mékong.
Nous logeons pour 4 nuit à la Soukhsan Guesthouse, la moins chère que nous ayions eu jusque là (40 000 kips le bungalow soit 4€!). C’est sommaire mais la vue est splendide sur l’île la plus proche Don Det: nous avons un immense balcon pourvu de grands hamacs en bambou sur lesquels nous pourrions rester des heures à regarder passer les bateaux!
Mercredi 3 août, nous arrivons sur Don Khone, pas de route goudronnée, quelques motos et tuk tuks (type side-car cette fois-ci), et surtout des vélos. La vie est au ralenti, encore plus qu’ailleurs au Laos!!! Les enfants sont à l’aise, nous les laissons quelques kips en poche pour aller s’acheter un goûter, pendant que nous allons profiter d’un bon massage.
Jeudi 4 août, nous louons des vélos et partons faire le tour de l’île. Le chemin qui part à l’est traverse l’enceinte du temple puis nous conduit à travers les rizières dans l’une desquelles Sacha a d’ailleurs fait un beau plongeon! Ici, en ce moment, c’est la pleine saison du repiquage des plans de riz: les pieds et mains dans l’eau, les familles entières s’y mettent, même les enfants.
A quelques kilomètres de là, nous bifurquons vers les chutes de Pha soi: après avoir laissé nos vélos, nous traversons un long pont suspendu en bois au dessus d’une première chute. Ça tremble drôlement, c’est impressionnant!!! Une fois sur l’île de Don Pha Soi, il faut marcher quelques mètres pour atteindre les énormes chutes d’eau: en cette saison des pluies, le courant est impressionnant!!! Malgré tout, les pêcheurs en équilibre sur les rochers ou des morceaux de bois installent leurs filets et leurs énormes nasses à poissons: de vrais acrobates!
Puis nous remontons quelques mètres en amont pour voir les chenaux construits par les français. En effet, à l’époque de la colonisation française, du bois tropical était coupé dans les forêts du nord du Laos puis les énormes troncs étaient acheminés vers le sud de l’Indochine par voie fluviale: Ils descendaient lentement le courant du Mékong, mais arrivés aux nombreuses chutes d’eau des 4 000 îles, il fallut construire ces chenaux bétonnés pour les diriger.
Nous reprenons nos vélos pour atteindre juste à temps la pointe sud de l’ïle. Un orage éclate, nous en profitons pour manger un morceau à l’abri dans un resto.
Pour le retour, nous rentrons par le chemin central de l’ïle qui est en fait la tracé de l’ancienne et unique voie ferrée du Laos. Effectivement, toujours à l’époque de l’Indochine, les français utilisaient des bateaux à vapeur sur le Mékong pour le transport des marchandises mais arrivés dans cette zone de turbulences, ils durent utiliser la voie ferroviaire sur 13 km pour traverser les 2 îles de Don Det et Don Khone et regagner le Mékong plus au sud.Il subsiste encore 2 locomotives à vapeur rouillées en mémoire de cette période.
Vendredi 5 août, nous nous levons tôt car nous avons prévu de prendre un bateau pour essayer d’apercevoir la famille de 5 dauphins de l »Irrawady qui vit au sud de l’ïle dans les eaux du Mékong entre le Laos et le Cambodge.
Ces dauphins très reconnaissables car ils n’ont pas de bec mais un front proéminent, constituent une espèce menacée de disparition. Pour les laotiens, traditionnellement ces animaux sont considérés comme des humains réincarnés. Nous louons donc 2 tuk tuks pour rejoindre le sud de l’île puis nous embarquons sur une pirogue vers le lieu où nous avons quelques chances de les voir… et la chance est avec nous puisque nous pouvons voir au moins 3 des dauphins pendant un bon moment évoluer à quelques mètres: pas de grands sauts mais toutes les 2 ou 3 minutes une tête puis un dos sort de l’eau… moment intense encore une fois.
L’ après-midi, nous relouons des vélos pour aller vers l’ouest de l’île, pour voir les chutes de Li Phi spectaculaires car très larges, étendues, avec un débit d’eau d’une puissance incroyable!!!
Puis nous terminons sur une petite plage au bas des chutes, trop dangereuse pour se baigner mais bien agréable pour les enfants pour jouer un moment dans le sable.
Samedi 6 août, nous allons nous balader à pied sur l’île voisine de Don Det, en passant par le « Pont français » de l’ancienne voie ferrée: petite balade tranquille sur le bord du fleuve…
Sur notre chemin, nous croisons un petit monsieur tout en muscles, philippin d’origine près d’une carriole en bois, nous commençons à bavarder comme souvent puis il demande son age à Lionel et se met à tracer des choses sur le sol sableux avec son doigt, puis à compter… pour finalement annoncer à Lionel qu’il vivrait jusqu’à 92 ans!!! … une sorte de voyant sûrement… Même exercice pour moi… verdict: je n’irai que jusqu’à 87 ans 🙁 Puis il me dit que je dois souffrir du dos, sort un tube de crème bleue (???) et commence à me masser le bas du dos puis il me « manipule » avec une force incroyable, il a l’air de savoir ce qu’il fait (??? ) me tape dans le dos, fait tourner un morceau de tissu autour de moi comme pour chasser quelque chose et finit par m’attraper à bras le corps et me soulever du sol!!! Puis il m’indique que je dois manger… il a dû me trouver un peu trop maigre!
Après cette sympathique rencontre nous rentrons sur Don Khone car nous avons rendez-vous avec Po, le frère de notre hôte pour une excursion: Il nous conduit dans sa petite pirogue jusqu’à l’île où il vit (Don Sop, si nous avons bien compris). Là, il nous emmène à pied à travers les rizières et nous fait découvrir les recoins de son île, les villageois semblent un peu intrigués de nous voir là. Nous allons jusqu’à une puissante chute d’eau et Po nous montre la tyrolienne rudimentaire qu’il utilise pour traverser afin de relever ses nasses à poissons: les poulies rouillées se déplacent sur une simple corde et pour s’accrocher , un simple morceau de bois suspendu au bout d’une corde!!! Ça fait froid dans le dos de se dire que tout pourrait lacher à chaque instant!!!
Nous poursuivons notre chemin jusqu’à une petite crique où les eaux calmes permettent de se baigner pendant que Po emmène Lionel voir ses pièges à poissons: Ce sont de grandes constructions en bois et bambou sur lesquelles l’eau s’engouffre puis s’écoule à travers les trous en laissant les poissons à la surface.
Po allume ensuite un feu pour nous préparer des poissons grillés au barbecue, un délice!!! Nous reprenons notre balade sur l’île et avant de ré-embarquer sur la pirogue, Po nous offre chez une lui une Beer-Lao bien fraiche et nous présente ses enfants Bobby et Poppy. Sa femme quant à elle est en train de repiquer du riz. Po habite une maison en moellons mais n’a sûrement pas eu les moyens de l’aménager: à l’intérieur, des draps sont tendus pour séparer les différents espaces quasi vides! Pour le retour en pirogue Bobby et Poppy sont du voyage. Bobby partage une partie de foot avec les enfants qui, bien conscients de la chance qu’ils ont, lui offrent leur ballon à la fin de cette belle journée…
Dimanche 7 août, petit coup de blues, notre visa arrive à expiration donc nous quittons le Laos aujourd’hui. Juste le temps de faire un saut au dispensaire de l’île pour déposer les antibios qui ne nous ont heureusement pas servi, puis nous démarrons: pirogue, bus jusqu’à Paksé… et à l’heure où j’écris nous sommes sous la pluie dans un bus en direction de la frontière thaïlandaise. Nous passerons la nuit à Ubon Ratchatani puis prendrons un avion demain pour Bangkok où nous passerons 2 jours avant le retour.
Ah et j’oubliais ma question . Est-ce qu’un voyage avec des enfants est sécurisé au Laos. Nous prévoyons avec ma femme et deux enfants un voyage de 4 semaines en Thailande et Laos. Merci
Bonjour Damien
Voyager au Laos avec les enfants est tout simplement genial car ils facilitent les rencontres. Dans les villages, ils se font rapidement des copains et jouent dans les rues avec eux en toute quiétude.
Nous ne nous sommes jamais sentis en danger avec eux même si les normes d’hygiène et de sécurité dans les transports ne sont pas les mêmes qu’en France.
Toutefois, il faut savoir qu’en bateau, il n’y a pas de bouée ou gilet de sauvetage. S’ils ne savent pas nager, il vaut mieux avoir avec soit un gilet gonflable ou des brassards… les bateaux etant parfois tres archaïques.
Pour les maladies éventuelles, prévoyez un minimum de médicaments (antidiarrheiques, antibiotiques…) car sur place, il est difficile de se procurer des médicaments … hormis a Luang Prabang ou Vientiane.
Une fois ces quelques précautions prises, le Laos est un pays qui regorge de lieux magnifiques et authentiques. Vos enfants vont certainement adorer!
Une belle aventure et de beaux paysages. Et voir des dauphins au Laos, tout simplement magnifique.
Nous venons de lire votre commentaire sur votre expedition sur les iles laotiennes…Que de belles aventures ! Bravo a Sacha pour son magnifique plongeon,a Lionel pour son passage reussi sur le pont suspendu, a Cathy pour les supers commentaires ,a Nathan et Emma pour leur attention envers les enfants laotiens .Je vois que vous avez de longues annees devant vous pour continuer a decouvrir le monde….Gros bisous a tous.Mamie .bon voyage de retour